Le chef de la junte militaire en Guinée, le général Mamadi Doumbouya, s'impose comme le leader incontesté à l'issue des élections présidentielles, selon les résultats préliminaires révélés le 29 décembre. Ce scrutin, qui se tient plus de quatre ans après le renversement de l'ancien président Alpha Condé, a été marqué par un appel au boycott de l'opposition, dont les figures de proue ont été écartées.
Les résultats, communiqués par la directrice générale des élections, Djenabou Touré, montrent Doumbouya en tête dans des circonscriptions clés comme Kaloum et Matam, avec des scores atteignant parfois plus de 80%. Malgré la contestation de l'opposition, la participation électorale a été annoncée à 85%, suscitant des doutes sur sa crédibilité. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a d'ailleurs dénoncé ce qu'il qualifie de « mascarade électorale », affirmant que la majorité des Guinéens avait choisi de boycotter ce scrutin.
Des accusations de fraudes électorales
Les contestations ne s'arrêtent pas là : plusieurs candidats, comme Abdoulaye Yéro Baldé, ont signalé des irrégularités, y compris le refus d'accès à des représentants dans des commissions électorales, et des accusations de bourrage d'urnes. Dans ce climat, le général Balla Samoura, chef de la gendarmerie, a exhorté les forces de sécurité à maintenir une vigilance accrue, affirmant qu'aucun incident majeur n'avait été enregistré le jour du vote.
Les forces de sécurité ont également reporté avoir « neutralisé » certains individus soupçonnés d'avoir des intentions subversives à Conakry. Dans la capitale, des engins blindés patrouillent encore, bien que la vie quotidienne reprenne son cours habituel.
Une transition controversée vers la démocratie
Tout récemment, un référendum sur une nouvelle constitution a été approuvé, permettant aux membres de la junte de se porter candidats, posant les jalons pour la candidature de Doumbouya. Ce dernier a déjà promis de faire de la Guinée une nation prospère, malgré le fait que plus de la moitié de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Les experts s'interrogent sur l'avenir politique du pays, certains soulignant la nécessité d'une véritable transition vers la démocratie, tandis que d'autres mettent en garde contre l'autoritarisme latent du régime actuel. Selon le journaliste guinéen Mamadou Bayo, « les promesses de changement doivent se traduire par des actions concrètes pour regagner la confiance du peuple ».
En somme, le scrutin et ses conséquences pourraient marquer un tournant décisif pour la Guinée, un pays riche en ressources mais à la traîne en matière de développement. Alors que Doumbouya semble assuré de remporter le premier tour, l'écho des voix contestataires s'élève, appelant à une démocratie véritable.







