Des salaires dérisoires, des journées épuisantes, des conditions de sécurité déplorables et des logements insalubres : ces abus sont dépeints dans une récente enquête menée par le parquet de Milan sur plusieurs grandes marques de luxe, principalement italiennes. Selon les informations recueillies, treize enseignes, parmi lesquelles Versace, Gucci et Saint-Laurent, sont soupçonnées d'ignorer les conditions de travail alarmantes imposées à leurs sous-traitants qui emploient de nombreux migrants sans papiers.
Deborah Luchetti, coordinatrice de la campagne 'Vêtements propres' en Italie, dénonce ces abus : « Ce sont des travailleurs non déclarés, sans contrat ni droits, travaillant jusqu'à 12 heures par jour, souvent le week-end. Leurs salaires sont de misère, atteignant à peine deux euros de l'heure, pour des produits ensuite vendus à des prix astronomiques. »
Cette enquête est une première pour le secteur du luxe en Italie, révélée après des inspections effectuées en novembre chez certains fournisseurs des marques concernées. Le gouvernement italien a également été alerté, le ministre de l'Industrie, Adolfo Urso, soulignant que cette affaire porte atteinte à la réputation de ces marques renommées.
La loi italienne pourrait tenir les entreprises responsables des infractions de leurs fournisseurs, mais une réforme en cours au Parlement pourrait modifier cette responsabilité, suscitant l'inquiétude des syndicats et des organisations non gouvernementales. Cela pourrait aggraver la situation déjà précaire de ces travailleurs vulnérables.
Des experts en droits du travail estiment essentiel d'intensifier la vigilance sur les chaînes d'approvisionnement pour garantir des conditions éthiques de production. La situation actuelle interpelle également l'opinion publique, incitant à une mobilisation pour des pratiques de commerce plus équitables.







