Mgr Jean-Marc Aveline, leader de l'Église catholique en France, a émis des avertissements concernant les conséquences néfastes d'une politique pénale axée sur l'incarcération. À l'occasion d'une tribune publiée dans La Croix, il déclare que la surpopulation carcérale aggrave non seulement les conditions de détention, mais nuit également à la sécurité publique.
Actuellement, les prisons françaises sont confrontées à un taux de remplissage alarmant, dépassant les 136 % de capacité, selon le ministère de la Justice. Avec plus de 85 000 détenus, la France se classe parmi les pays européens les plus touchés par la surpopulation carcérale, selon une étude du Conseil de l'Europe. Mgr Aveline affirme : « Le 'tout carcéral' est une impasse. »
Les évêques soulignent que cette situation engendre un dégradement des conditions de vie en prison, entraînant des sentiments d'humiliation et une violence accrue. Ils estiment que cette réalité empêche les détenus de se réhabiliter de manière constructive, contribuant ainsi à une recrudescence des récidives. Mgr Aveline rappelle que « des prisons qui débordent sont des prisons qui détruisent », ajoutant qu'aucun individu ne devrait être réduit à son acte criminel.
Dans leur appel à l'action, les évêques interpellent les décideurs politiques et les magistrats pour qu'ils envisagent des solutions plus humaines et adaptées, permettant de sanctionner tout en respectant la dignité des personnes. Ils proposent que des alternatives à l'incarcération soient explorées, notamment des programmes de réhabilitation et des peines communautaires.
Ce plaidoyer intervient à l'approche du « Jubilé des détenus », un événement marquant qui se déroulera le 14 décembre dans 102 établissements pénitentiaires en France. Alors que l'Église s'engage à proposer des solutions, des experts du milieu pénitentiaire, comme le chercheur Philippe Pottier, relèvent la nécessité d'adopter des modèles internationaux qui ont prouvé leur efficacité, tels que ceux en Norvège et en Suède.
En somme, l'Église de France appelle à réévaluer notre approche de la justice pénale, suggérant qu'il est temps d'aller au-delà du modèle carcéral traditionnel afin de favoriser une société plus sécurisée et équitable.







