Alors que l'Union européenne s'efforce de trouver des solutions pacifiques au conflit en Ukraine, Viktor Orbán, le président hongrois, prend des initiatives qui inquiètent ses homologues européens. Le 28 novembre, Orbán a rencontré Vladimir Poutine à Moscou, marquant leur quinzième discussion en quinze ans, avec pour principal objectif d'assurer un approvisionnement énergétique stable pour la Hongrie face à la crise en cours.
Selon le média hongrois Magyar Nemzet, Orbán a exprimé la nécessité d'éviter une crise énergétique et une flambée des prix liée aux sanctions imposées à la Russie. En effet, la Hongrie dépend largement des hydrocarbures russes, ce qui l'amène à développer des relations plus étroites avec le Kremlin. La rencontre a été précédée d'une conversation avec Donald Trump, où Orbán a obtenu une exemption d'un an aux sanctions américaines sur le pétrole russe, selon Libération.
Dès lors, Orbán envisage d'envoyer des hommes d'affaires hongrois en Russie pour explorer les opportunités post-conflit. Le Premier ministre espère particulièrement que MOL, la compagnie pétrolière et gazière hongroise, pourra acquérir des actifs de raffinage et des stations-service appartenant à Lukoil et Gazprom, des entreprises russes éprouvées par les restrictions internationales.
Ce rapprochement avec Moscou suscite des inquiétudes au sein de l'Union européenne. Plusieurs diplomates, rapportent des sources de Euractiv, craignent que cette proximité ne complique les discussions sur les questions de sécurité et de soutien à l'Ukraine. L'approche pragmatique d'Orbán est perçue comme un défi pour l'unité européenne face à l'agression russe.
La position d'Orbán est encore renforcée par son soutien au plan de paix proposé par Trump, qu'il considère comme une option viable. Il a récemment déclaré que Kiev n'a guère de chances de victoire, et a proposé Budapest comme lieu potentiel pour des négociations de paix. Cela démontre non seulement une stratégie orientée vers l'avenir, mais également une volonté d'intégrer davantage la Hongrie dans le jeu géopolitique post-conflit.
Fait révélateur, Orbán a mentionné que la Hongrie subit des pertes économiques dues à la guerre. De nombreuses voix suggèrent que son jeu d'équilibriste vise non seulement la sécurité énergétique mais aussi des gains économiques à long terme en cas de retour à la normale avec la Russie. Cette posture, mûrement réfléchie, pourrait modifier les dynamiques au sein de l'UE, alors que des diplomates se montrent de plus en plus méfiants vis-à-vis de Budapest.







