La leader de l'opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, âgée de 58 ans, a été honorée le 10 octobre dernier par le prix Nobel de la paix pour son engagement en faveur de la démocratie. Malheureusement, elle ne sera pas présente à la cérémonie de remise des prix prévue le 10 décembre à Oslo. Ces informations ont été confirmées par l'Institut Nobel norvégien, qui a précisé que sa fille, Ana Corina, recevra le prix en son nom.
Évoluant dans un milieu répressif, Machado demeure contrainte à la clandestinité depuis qu'elle a été accusée de « actes de conspiration, d'incitation à la haine et de terrorisme ». Son dernier discours public remonte au 9 janvier 2025, lors d'une manifestation à Caracas, protestant contre l'élection de Nicolas Maduro, entachée de fraudes selon de nombreux observateurs, y compris des responsables américains.
Le procureur général vénézuélien a fait savoir que Machado serait considérée comme « fugitive » si elle quittait le pays pour participer à la cérémonie. Le régime de Maduro déploie tous les moyens possibles pour maintenir le contrôle sur l’opposition, rendant l'environnement extrêmement hostile pour ceux qui s'opposent à lui.
Bien que certains saluent l'engagement de Machado pour restaurer la démocratie, d'autres l'accusent de proximité idéologique avec des figures controversées, notamment le précédent président américain, Donald Trump. Ce lien a suscité des critiques, notamment parmi ceux qui estiment que cela compromet ses efforts pour un changement politique au Venezuela.
Des manifestations autour de l'Institut Nobel sont également prévues, où des groupes exhorteront à ne pas récompenser ceux qu'ils qualifient de « va-t-en-guerre ». Ce mot d'ordre résonne particulièrement dans le contexte des récentes actions militaires américaines dans les Caraïbes, qui, selon Maduro, visent à s'attaquer à des intérêts vénézuéliens.
Malgré ces défis, l’intérêt international pour le combat de Machado pour la démocratie reste fort. Les États-Unis, ainsi qu’un bon nombre de pays, ont exprimé leur soutien à son appel à des élections libres, affirmant que les résultats de l'élection de 2024 étaient marqués par des fraudes. Comme l'a souligné l’expert en géopolitique et analyste politique, Jean-Pierre Olivier, « la lutte de Machado symbolise l'espoir d'un peuple qui souhaite voir la liberté et la démocratie revenir ».







