Dans une démarche visant à encourager l'innovation et à sécuriser l'approvisionnement des médicaments en Europe, l'Union européenne a récemment annoncé une extension de la protection commerciale pour certains antibiotiques innovants. Cet accord, adopté lors d'une réunion à Bruxelles, stipule que les fabricants bénéficieront d'une protection de données prolongée, essentielle pour soutenir la recherche médicale.
Initialement, les entreprises pharmaceutiques pouvaient compter sur un socle de huit ans de protection de leurs données issues des tests précliniques et des essais cliniques. Cependant, dans le cadre de cette nouvelle réglementation, cette durée sera ajustée. Les deux années de protection supplémentaires, face à la concurrence des génériques, seront désormais réduites à une seule année. Toutefois, pour les médicaments jugés véritablement innovants, répondant à un besoin médical non satisfait, une couverture maximale de 11 ans pourra être envisageable.
Selon l'accord, une prime d'une année supplémentaire de protection sera accordée pour les antibiotiques développés spécifiquement pour combattre la résistance antimicrobienne, un sujet de préoccupation croissante selon l'Organisation mondiale de la santé. Ces bactéries résistantes sont responsables de millions de décès annuels à travers le monde, rendant urgente la nécessité de nouveaux traitements.
L'initiative a été saluée par divers experts en santé publique, notamment le Dr. Jean-Pierre Touboul, ancien directeur de recherche à l'Inserm, qui souligne l'importance de cette décision. « En prolongeant la protection de ces médicaments, l'ue montre qu'elle prend au sérieux la crise des antibiotiques et la nécessité d'innover », affirme-t-il.
Il est également prévu que les entreprises élaborent des plans de prévention pour éviter les pénuries de médicaments critiques. Cette décision intervient dans un contexte où certaines pénuries record ont été signalées récemment, notamment pour des antibiotiques comme l'amoxicilline. L'accord, bien qu'encourageant, devra encore être approuvé par les États membres et le Parlement européen avant de devenir définitif.







