A quelques jours de la publication de son ouvrage "Le journal d'un prisonnier", Nicolas Sarkozy, récemment condamné dans le cadre de l'affaire libyenne, décrypte les trois semaines de sa détention. Dans cet ouvrage, il évoque des moments de prière, ses échanges avec l'aumônier et une alimentation peu variée, axée sur les laitages.
À l'ouverture de son incarcération, l'ancien président de la République raconte avoir été profondément marqué par l'absence de couleurs. "Le gris était omniprésent", écrit-il, reléguant toute forme de joie visuelle à l'arrière-plan. Ce sentiment n'est pas unique à Sarkozy ; de nombreux anciens détenus font état de la monotonie des murs de la prison, comme l'a noté le sociologue Marc Lévêque, expert en milieu carcéral.
Le premier jour derrière les barreaux, il a eu un moment de recueillement, s'agenouillant pour prier. "C'est venu comme une évidence", confie-t-il, ajoutant qu'il a prié pour la force face à ce qu'il qualifie d'injustice. Selon Europe 1, il reste en contact régulier avec l'aumônier, une figure souvent essentielle dans la vie des détenus, offrant une écoute et un soutien spirituel.
Pour rappel, Sarkozy a été condamné le 25 septembre dernier à cinq ans de prison, dont un mandat de dépôt immédiat, pour association de malfaiteurs, et doit faire face à un nouvel appel prévu entre mars et juin prochain. Ce cycle judiciaire et ses implications psychologiques sont le sujet de nombreuses discussions parmi les commentateurs politiques. L'expert en droit pénal, Jean-Pierre Dupuy, souligne : "La détention, même pour une personnalité publique, remet en question l'équilibre psychologique, ce qui est clairement ressenti dans ses écrits".
Dans son livre, Sarkozy révèle avoir utilisé des matériaux simples pour écrire, notant qu'il a "rédigé chaque jour au bic sur une petite table en contreplaqué". Cette période d’incarcération lui a permis de réfléchir longuement sur sa vie, le conduisant à se questionner sur son parcours, souvent perçu comme tumultueux. Le livre, publié par Fayard et soutenu médiatiquement par Europe 1 et Le Figaro, dévoile également quelques critiques à l'encontre de figures politiques contemporaines, particulièrement Emmanuel Macron, qu'il accuse d'avoir détourné le regard face à ses épreuves.
En outre, l'ancien président évoque les conditions de vie dans la prison parisienne de la Santé, où il était alimenté principalement par des produits laitiers, des barres de céréales et des sucreries. Une expérience que beaucoup de personnes ignorent, mais qui peut offrir un aperçu différent des réalités carcérales. Et selon Sarkozy, enfermé durant 23 heures par jour, "j'aurais donné beaucoup pour profiter d'une vue sur le monde extérieur". Ces réflexions sincères mettent en lumière le choc d'une rupture avec le pouvoir, les privilèges habituels et une réalité austère et contrôlée.







