L'actualité autour de Notre-Dame de Paris prend un tournant décisif avec l'annonce du remplacement des vitraux de Viollet-le-Duc, évoqué par Emmanuel Macron lors de sa visite sur le chantier le 8 décembre 2023. Cette décision, qui suscite un vif débat depuis deux ans, a finalement été validée par le tribunal administratif de Paris, confirmant ainsi la légitimité de l'appel d'offres pour les nouveaux vitraux contemporains.
Préservés des flammes qui ont ravagé la cathédrale en 2019, les vitraux originaux, qui ornent le monument depuis le XIXe siècle, étaient considérés comme des trésors du patrimoine. Cependant, le président a justifié leur remplacement par le désir d'introduire une "marque du XXIe siècle" dans ce symbole national et religieux, une vision qui divise fortement l'opinion publique.
Nouveaux vitraux à l'horizon 2026
Dans le cadre d'une consultation lancée par le ministère de la Culture en 2024, le projet a été attribué à l'atelier Simon-Marq, un choix qui a été applaudi par l'artiste Claire Tabouret. Cette dernière a exprimé son enthousiasme, déclarant : « C'est un défi monumental, l'œuvre la plus grande que j'aie réalisée jusqu'à présent », soulignant l'aspect immersif des formats imposants. Chaque vitrail mesurera 7 mètres de haut, un témoignage de l'ambition de ce projet qui pourrait redéfinir l'esthétique de l'édifice.
Bien que des voix dissidentes continuent de s'élever, avec une pétition ayant recueilli 300 000 signatures, le tribunal administratif a récemment tranché en faveur de la démarche contemporaine, rejetant les recours d'organisations comme Sites & Monuments. Ces décisions mettent en lumière le profond clivage culturel sur ce que doit représenter le patrimoine : tradition ou innovation ?
Des experts en patrimoine, tels que le critique d'art Jean-Pierre Le Dantec, ont exprimé des préoccupations quant à l'impact visuel de ces nouveaux vitraux, arguant qu'ils pourraient dénaturer la beauté et l'harmonie du site. Néanmoins, le projet continue de progresser, avec le retrait progressif des vitraux originaux prévu pour mars 2026, tandis que la défense du patrimoine s'engage à lutter pour une préservation intégrale des œuvres de Viollet-le-Duc. Une question reste : à quel prix pour l'identité culturelle de la France ?







