Le 9 décembre, la ville d'Uvira, située à l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et à la frontière du Burundi, a été marquée par l'avancée rapide des combattants du M23, soutenus par l'armée rwandaise. Ce mouvement survient quelques jours après la ratification d'un accord de paix entre Kinshasa et Kigali, un accord qui semble désormais mis à mal par la réalité du terrain.
Avec des milliers de soldats rwandais aux côtés des forces du M23, la situation à Uvira prend une tournure dramatique, mettant en lumière les tensions évolutives dans la région. Les habitants fuient en masse, et selon les estimations, plus de 30 000 Congolais ont déjà trouvé refuge au Burundi, témoignant de l'urgence d'un cessez-le-feu.
Des sources militaires affirment que le M23, qui se positionne comme le défenseur des intérêts tutsi, a commencé son offensive avec des bombardements. Les forces armées congolaises, désorganisées et débordées, ont abandonné leurs postes, créant un climat de chaos où certains soldats se sont même livrés à des pillages.
Le récent accord entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, salué par l'administration américaine comme un ‘miracle’, semble désormais illusoire. L'accord avait promis des compensations économiques en échange de la paix, mais les conditions sur le terrain témoignent d'une réalité bien plus complexe. L'est de la RDC, riche en ressources naturelles, reste un enjeu crucial dans les relations entre ces nations.
Le président du Burundi, Evariste Ndayishimiye, a exprimé ses inquiétudes, avertissant que la situation pourrait dégénérer en un conflit régional étendu. Les tensions entre le Rwanda et le Burundi, déjà présentes, pourraient s'intensifier avec la présence accrue du M23 et l'absence d'une réponse unifiée face à cette crise.
Ainsi, le risque d'une guerre régionale dans la région des Grands Lacs se profile, laissant planer une ombre sur les efforts internationaux pour stabiliser cette partie du continent.







