Dans une interview accordée au Point le 9 décembre, Nicolas Sarkozy exprime ses réflexions sur Jordan Bardella, le président du Rassemblement national (RN). Selon lui, le discours de Bardella rappelle celui du RPR à l’époque de Jacques Chirac, signalant des changements significatifs dans la dynamique interne du parti d’extrême droite.
Sarkozy souligne les différences notables entre Bardella et Marine Le Pen, éclairant les tensions internes au RN. Il décrit le parti comme divisé en deux factions : la première, représentée par Bardella, qui attire des électeurs déçus par la droite classique, et la seconde, incarnée par Le Pen, qui demeure fidèle aux racines historiques du RN, avec un programme économique proche de La France Insoumise (LFI), selon des sources proches du dossier.
Ce nouveau président du RN semble ainsi se positionner davantage vers les électeurs de droite, comme l’illustre son message recent aux Frances de droite suite au vote du budget de la Sécurité sociale, indiquant un désir d'élargir sa base électorale. La manière dont Bardella tente de rallier cet électorat est perçue par certains analystes politiques comme stratégique et potentiellement transformative pour l'image du RN.
Sarkozy, tout en tempérant ses propos, ne cache pas la considération qu’il porte à la situation politique actuelle. Il questionne la légitimité du RN au sein de l'« arc républicain », affirmant que : "Si le RN n’est pas considéré républicain, pourquoi lui permettre de présenter des candidats aux élections ?" Ces déclarations s’inscrivent dans un contexte où l’ancien président manifeste un refus de soutenir un front républicain contre le RN, comme il le développe dans son livre intitulé Le journal d'un condamné, bientôt publié.
Des experts en politique, comme Jean-Yves Cambefort, soulignent que cette ouverture de Sarkozy à une cohabitation avec le RN pourrait modifier durablement la scène politique française, déjà marquée par des tensions croissantes entre les différentes sensibilités politiques. Ces développements augurent d'une éventuelle reconfiguration des alliances en prévision des prochaines élections, alors que le RN cherche un positionnement plus centré.







