Dans son livre percutant, "Sucre, sel et matières grasses, comment les industriels nous rendent accros", Michael Moss, journaliste d'investigation, met en lumière les pratiques controversées des industries agroalimentaires. Ces géants de la nourriture ont recours à des quantités excessives de sucres, de sels et de graisses dans le but de créer une dépendance chez leurs consommateurs, et ce, dès le plus jeune âge. Cette situation, aggravée par l'augmentation de l'obésité, soulève d'importantes questions de santé publique.
La fascinante attraction du sucre
Selon Moss, notre corps est biologiquement programmé pour rechercher le sucre, une vérité que l'industrie alimentaire exploite sans scrupules. Nos papilles gustatives, ainsi que d'autres parties de notre système digestif, possèdent des récepteurs qui réagissent au sucre en envoyant des signaux de plaisir au cerveau. Les entreprises s'efforcent de déterminer la "concentration optimale" de sucre pour chaque produit afin de maximiser son attrait. Pourtant, cette quête du plaisir a un prix : une consommation quotidienne excessive de sucre peut mener à l'obésité. En effet, la situation n'est pas seulement présente aux États-Unis, où une étude révèle que 35 % des Américains souffrent d'obésité. Les pays européens ne sont pas en reste, avec des chiffres alarmants concernant le surpoids des jeunes.
Le rôle caché du sel
Le sel est souvent utilisé par les industriels pour masquer les mauvais goûts de leurs produits, et ce, au détriment d'ingrédients plus sains comme les herbes. En ajoutant une quantité massive de sel, ces entreprises non seulement améliorent le goût, mais rendent également leurs produits addictifs. Bien que le sel n’apporte pas de calories, une consommation excessive peut entraîner des problèmes de santé majeurs tels que des maladies cardiovasculaires, à l'origine de millions de décès chaque année.
Les matières grasses : le piège invisible
Les graisses, quant à elles, se cachent derrière une apparence trompeuse. Elles améliorent la texture et le goût des aliments tout en conservant un coût faible pour les fabricants. Contrairement au sucre et au sel, le corps humain ne parvient pas à détecter des niveaux de graisses excessifs, rendant ces ingrédients d'autant plus sournois. Moss cite une étude où des participants ne rejettent aucun plat à haute teneur en graisses, illustrant ainsi cette nature insatiable. La présence de graisses dans nos aliments contribue à un cercle vicieux, où les consommateurs recherchent continuellement des produits de plus en plus riches en ces ingrédients.







