Du 15 au 20 décembre, la Dordogne a été le théâtre de manifestations d'agriculteurs qui ont déversé pneus et déchets sur les routes de Périgueux et ses environs. Ce mouvement, qui fait écho à une frustration grandissante envers les politiques agricoles locales, a nécessité une intervention rapide des collectivités.
Le 20 décembre, après une semaine de tensions, les agriculteurs ont enfin suspendu leurs actions. Toutefois, les conséquences de ces protestations sont lourdes. Les collectivités, conscientes des dommages engendrés, doivent agir rapidement pour nettoyer les zones impactées. À titre d'exemple, le Département a d'ores et déjà reçu un devis de 74 000 euros pour le retrait de 200 à 300 m³ de déchets sur la route 6021, un axe crucial de la région.
Jean-Michel Magne, vice-président chargé des routes au Département, a souligné que les dégâts causés par ces manifestations exigent des coûts exponentiels, avec un devis atteignant 100 000 euros pour l'enlèvement de 1 600 m³ de débris. « Ces actions perturbent gravement la circulation, et il est impératif d'évaluer l'impact financier de ces mobilisations », a-t-il déclaré.
Émeric Lavitola, maire de Périgueux, a déploré que cette situation soit devenue récurrente : « C’est la cinquième fois cette année que nous devons nettoyer les rues. Je comprends la colère des agriculteurs, mais nous ne pouvons pas supporter seuls ces coûts ». Il a insisté sur le fait que l'État doit prendre ses responsabilités en matière de financement des dégâts, car ce sont les agriculteurs qui manifestent leur mécontentement envers les politiques étatiques.
Les entreprises locales ressentent également les effets néfastes de ces manifestations, avec une perte significative de clients et des dommages collatéraux, notamment sur les installations photovoltaïques, comme l’a rapporté Sud Ouest.
La préfecture, de son côté, a indiqué que l’évaluation des coûts liés au nettoyage et à la réparation était toujours en cours, alors que Vinci Autoroutes s'efforce d'évaluer l'ampleur des dégâts sur le réseau national, notamment sur l'A89. Les chefs d'entreprise s'interrogent sur les motifs de ces manifestations et attendent des solutions rapides.
Ces événements révèlent un désaccord profond entre les organisations agricoles et les institutions gouvernementales. Les experts s'accordent à dire qu'il est essentiel d'initier un dialogue constructif pour aborder les défis auxquels fait face le secteur agricole, un point de vue partagé par de nombreux agriculteurs eux-mêmes.







