La discussion sur le budget de la Sécurité sociale a repris à l'Assemblée nationale, soulignant les divergences au sein de la coalition gouvernementale face à un avenir incertain. Edouard Philippe, leader du groupe Horizons, a exprimé des réserves notables, affirmant que le texte actuel n’était pas acceptable.
Nathalie Colin-Oesterlé, oratrice de Horizons, a souligné les dangers d’un budget qui ne prend pas en compte les véritables coûts de ses choix, dénonçant ainsi un texte qui pourrait miner le principe de l'équité intergénérationnelle. Ses propos ont été qualifiés de "petite bombe" par certains membres du parti Renaissance, ajoutant une pression supplémentaire sur le Premier ministre, qui cherche un compromis, notamment avec le Parti socialiste (PS).
Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a qualifié cette lecture comme "décisive", particulièrement après l’échec de la commission mixte paritaire la semaine dernière. Un échec dans l’approbation de ce budget pourrait avoir des conséquences sévères, avec un déficit de la Sécurité sociale se chiffrant potentiellement à 30 milliards d'euros, selon les estimations gouvernementales.
Les députés examinent maintenant une version modifiée du budget adoptée par le Sénat, qui a rejeté la suspension de la réforme des retraites. Ils devront se pencher sur près de 900 amendements au cours des débats, qui pourraient se poursuivre jusqu'à dimanche, avec un vote final prévu pour le 9 décembre.
Toutefois, la tâche s'annonce ardue, notamment face à une opposition déterminée. Les groupes RN et UDR ont déjà affirmé leur intention de s'opposer au texte, tandis que La France insoumise (LFI) l’a qualifié de "désastre". Avec 210 députés de l'opposition, l’adoption du projet dépendra de l’abstention ou du soutien d’une partie de la gauche non-alignée sur LFI.
Les Ecologistes, quant à eux, se sont montrés peu enclins à compenser d'éventuelles défections. Cyrielle Chatelain, cheffe des députés écologistes, a exigé une meilleure présentation du budget, suggérant qu'un réajustement est impératif. Par ailleurs, Olivier Faure, leader du PS, a vivement critiqué les positions de Philippe et Retailleau, les accusant de vouloir semer le chaos à des fins politiques.
Alors que le gouvernement envisage l'utilisation du 49.3 pour faire passer le budget, cette option semble controversée. Certains députés voient en elle une solution pragmatique, tandis que d’autres prônent un compromis parlementaire. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a exprimé le souhait de voir le déficit se limiter à 20 milliards d'euros d'ici 2026, un objectif mis en péril par les incertitudes actuelles.
Alors que les tensions montent, la capacité du gouvernement à naviguer dans ces eaux tumultueuses sera cruciale dans les semaines à venir, et la question demeure : réussira-t-il à maintenir l'unité de sa coalition face aux défis financiers ?







