En 2026, la France s'apprête à battre un nouveau record en empruntant la somme vertigineuse de 310 milliards d'euros. Cette annonce, faite par l'Agence France Trésor (AFT), survient dans un contexte économique délicat où l'absence de budget pour l'année prochaine soulève de nombreuses questions. Selon des sources gouvernementales, cette somme sera essentielle pour financer une variété de projets d'investissement, mais également pour faire face à des engagements déjà pris.
Les emprunts devraient commencer dès janvier conformément à une loi spéciale promulguée par Emmanuel Macron. Ce mécanisme permettra d'ajuster la somme si nécessaire en fonction des lois de finances. Toutefois, même si 310 milliards d'euros constituent une somme record, cela ne représente qu'environ 10 % du produit intérieur brut (PIB), un niveau qui reste stable comparativement à 2025.
Les chiffres annoncés montrent que l'État a déjà emprunté 300 milliards d'euros cette année, une hausse significative par rapport aux 285 milliards de 2024. Cette escalade dans les emprunts intervient alors que la dette publique atteint des sommets historiques, frôlant les 3 500 milliards d'euros. Les coûts d'emprunt, quant à eux, continuent d’augmenter, affectés par une instabilité politique croissante sur le territoire.
En effet, le taux moyen d'emprunt a grimpé à 3,14 % en 2025, contre 2,91 % l'année précédente, selon des analyses de l'AFT. Pour le secteur obligataire, le taux à dix ans s'établit à 3,37 %, une hausse notable qui est imputable à des facteurs tels que la décision de l'Allemagne d'augmenter sa dette pour soutenir des investissements massifs. Cette situation expose également la France à une prime de risque sur les marchés financiers, un fait signalé par plusieurs observateurs économiques.
Face à cette tension financière, des experts s'interrogent sur la viabilité des stratégies d'emprunt actuelles. Selon Pierre Duval, économiste à l'INSEE, "la hausse des emprunts pourrait nuire à la santé financière de l'État à long terme, surtout si les taux d'intérêt continuent d'augmenter". D'autres analystes, cependant, soutiennent que ces emprunts peuvent être justifiés s'ils sont utilisés pour des investissements générateurs de croissance.
Alors que la France navigue dans ces eaux troubles, il devient impératif de suivre l'impact de ces décisions financières sur l'économie nationale, notamment en ce qui concerne la gestion de la dette et la nécessité d'une transparence accrue dans les processus budgétaires.







