Lors de son procès à Lyon, Laurent Moussière, ancien opérateur du Samu et bénévole à la Croix-Rouge, a vu le procureur requérir une peine de vingt ans de prison. Accusé d'agissements similaires à ceux d'un « prédateur sexuel », il aurait abusé de nombreux jeunes en situation de vulnérabilité. Les faits remontent à la fin des années 1990 et se sont étendus jusqu'à son arrestation à Périgueux en 2021.
Moussière, 60 ans, a reconnu, à la dernière journée de son procès, sa « honte » devant la cour. Dans un élan de supplication, il a déclaré : « Je vous demande pardon pour les dégâts que j’ai causés », espérant que ses victimes pourraient « guérir leurs blessures ». Ces regrets, cependant, n’ont pas suffi à dissiper les critiques de l’avocat général, qui a fait remarquer son manque apparent d’émotion, qualifiant son attitude d’« indifférence au consentement ».
Le magistrat a insisté sur la nécessité d'une peine maximale pour Moussière, en soulignant que son comportement témoigne d'une « emprise » sur ses jeunes victimes. Les témoignages des victimes, souvent des adolescents âgés de 13 à 16 ans aux parcours difficiles, décrivent des abus sur des jeunes déjà fragilisés, qui étaient invités chez lui en toute confiance, souvent sous l'influence de l'alcool et du cannabis.
Les experts ont mis en lumière un schéma d'agression clairement établi où Moussière a su exploiter sa position d'autorité. En tant que bénévole dans des institutions telles que la Croix-Rouge et ayant eu un bref passage à la police judiciaire, il a su gagner la confiance non seulement de ses victimes, mais aussi de leur environnement familial. Plusieurs avocats ont critiqué le système judiciaire et les structures ayant apporté une forme de soutien, soulignant des « défaillances » systématiques.
Au fil des années, des accusations ont commencé à germer, mais le signalement a tardé. Ce n'est qu'en 2019 qu'une des victimes, ayant été interrogée pour une autre affaire, a finalement dénoncé les abus, entraînant une enquête qui a révélé l'ampleur des agissements de Moussière.
Des experts comme le Dr Philippe G. soulignent l'importance d'agir rapidement face à ce type de prédateur. « Il faut offrir un soutien immédiat aux victimes afin qu'elles se sentent en sécurité pour parler », a-t-il déclaré lors d'une autre affaire récemment médiatisée. La lutte contre la pédocriminalité nécessite des mesures préventives, mais également un suivi rigoureux des cas suspects, comme le souligne le rapport du ministère de la Justice sur la sécurité des mineurs.
Le verdict est attendu dans les jours à venir, et tous les yeux sont rivés sur cette affaire qui soulève des questions cruciales concernant la protection de l'enfance et la responsabilité des institutions.







