Des dizaines de milliers de citoyens brésiliens ont investi les rues pour exprimer leur mécontentement face à une loi actuellement discutée par le Parlement, visant à réduire la peine de l'ex-président Jair Bolsonaro, condamnée à 27 ans de prison pour tentative de coup d'État.
Les manifestations, organisées par des groupes de gauche, ont eu lieu dans plusieurs grandes villes, y compris à Brasília, Rio de Janeiro et São Paulo. À Rio, environ 19 000 personnes ont défilé sur la célèbre plage de Copacabana, brandissant des pancartes avec des slogans comme « Pas d’amnistie » et « Congrès, ennemi du peuple ». Les figures emblématiques de la musique brésilienne, telles que Caetano Veloso et Gilberto Gil, se sont joints à la mobilisation, apportant une touche artistique à l'événement.
À São Paulo, la foule a également réagi avec force, occupant l'avenue Paulista où près de 14 000 personnes se sont rassemblées pour faire entendre leur voix. La conseillère municipale Keit Lima a souligné l'importance de ces rassemblements : « Nous sommes dans la rue pour défendre notre démocratie. La place du putschiste est en prison », a-t-elle affirmé, citée par l’Agence France-Presse.
Cette montée de tensions sur l'échiquier politique brésilien survient alors que le Parlement, dominé par des alliés pro-Bolsonaro, envisage des options pour alléger la peine du président déchu, notamment en réduisant sa sentence à un peu plus de deux ans. Ce projet a suscité une onde de choc au sein de la population, entraînant des manifestations massives.
Les craintes d'une amnistie totale, qui avait été envisagée par certains membres du camp Bolsonaro, se sont intensifiées après les grandes manifestations de septembre. Selon les analystes politiques, cette dynamique pourrait marquer un retournement significatif dans la lutte pour la démocratie au Brésil. « L'état de droit doit prévaloir et Bolsonaro doit répondre de ses actes. Une réduction de peine serait un coup dur pour la justice », a déclaré un expert en droit constitutionnel.
Au milieu de cette crise, le clivage entre les partisans et les opposants à Bolsonaro semble se renforcer. L’exécutif brésilien a reconnu des défis importants pour maintenir l’ordre face à cette montée des tensions sociales, et l'impact de ces manifestations sur le paysage politique reste à déterminer.







