Carbonne (France) – Dans un tournant inattendu de la célébration de Noël, des agriculteurs ont marqué ce jour festif sur l'autoroute A64, en se rassemblant pour une messe en plein air au milieu de leur mouvement de protestation contre les politiques agricoles. "Nous aurions tous préféré passer le réveillon en famille", a déclaré Frédéric Meynard, membre des Ultras de l'A64, groupe à l'origine du blocage. Au moins 300 participants ont uni leurs voix sous une vaste tonnelle, invoquant une prière collective pour le bien-être des agriculteurs.
Des dons généreux, tels que 20 douzaines d'huîtres et de nombreuses bûches de bois, ont été offerts par des sympathisants, témoignant de la solidarité régionale continue depuis le 12 décembre. "Ici, la convivialité est à l'honneur", a noté Christophe Gimenez, présent pour apporter un peu de chaleur à cette soirée singulière. Les agriculteurs ont également bénéficié de nombreux dons alimentaires, dont des pots de miel et des chocolats, mettant en lumière la générosité de la communauté.
Malgré les difficultés, des soutiens se sont rendus sur place pour apporter un peu de réconfort, notamment Fabrice Graglia, agent SNCF, qui a tenté d'égayer l'atmosphère avec des bouteilles de champagne, tandis que d'autres offraient des mets traditionnels. "La situation est triste, mais la communauté est forte", a partagé Nathan Graglia, ajoutant qu'il trouvait le lieu de rassemblement touchant.
Alors que les manifestants ne cessent d’exiger une écoute de la part du gouvernement sur des enjeux tels que la dermatose nodulaire contagieuse, les sapins décorés sur le site rappellent les espoirs et les luttes passées des agriculteurs. Entre confrontations récentes avec les forces de l’ordre et demandes de solutions gouvernementales, l’ambiance sur l’A64 est à la fois festive et combative.
Les Ultras de l'A64 ont été reçus par le préfet de Haute-Garonne, mais avec des solutions jugées insuffisantes, ils maintiennent leur présence. "La solidarité est ce qui nous unit ici, et nous n'abandonnerons pas tant que nos revendications ne seront pas entendues", a averti Meynard. Alors qu'ils continuent de cuisiner et de servir à manger à ceux qui viennent pour soutenir cette cause, l'avenir demeure incertain. "Nous espérons ne pas passer le Nouvel An ici, mais nous sommes prêts à nous battre pour ce qui est juste", a-t-il conclu.







