Des procureurs sud-coréens ont demandé une peine de dix ans de prison à l'encontre de l'ancien président Yoon Suk Yeol, le tenant pour responsable d'entrave à la justice suite à une tentative désespérée d'imposer la loi martiale l’hiver dernier. Cette procédure intervient dans un contexte turbulent pour la politique sud-coréenne, déjà marquée par des tensions internes exacerbées.
Selon Cho Eun-suk, membre du comité spécial d'enquête, cette demande témoigne de la gravité des actes de Yoon Suk Yeol, qui aurait cherché à interférer avec les enquêtes en cours et à contrôler illégalement l'usage des forces armées. En effet, en décembre 2024, il a tenté de déployer l'armée au Parlement pour prendre le contrôle avant que les députés ne parviennent à voter l’abrogation de cette loi martiale controversée.
Cette situation a provoqué d'importantes manifestations et un climat d'instabilité qui rappelle les pires épisodes de l'histoire politique sud-coréenne. Yoon Suk Yeol a été arrêté en janvier 2025, après avoir été destitué par la Cour constitutionnelle en avril. Ses actions ont été largement critiquées, tant sur le plan national qu'international, incitant de nombreux analystes et politologues, comme l'expert en sciences politiques Kim Ji-hoon, à s'interroger sur les conséquences d’une telle instabilité politique.
Malgré ses déboires judiciaires, Yoon a continué à défendre sa décision, arguant que l’instauration de la loi martiale était nécessaire pour contrer des « activités traîtres et pro-Chine » qui, selon lui, menaçaient la sécurité nationale. Cette justification a alimenté un intense débat au sein de la société sud-coréenne sur la légitimité de sa gouvernance et sur les méthodes coercitives employées par son administration.
Un verdict est attendu en janvier prochain dans le cadre de ce procès pour obstruction à la justice. En parallèle, Yoon est également impliqué dans plusieurs autres affaires qui pourraient accentuer les répercussions de son mandat, faisant planer l'ombre d'un possible coup d'État avorté à l'échelle nationale. Les implications de cette affaire sur la démocratie sud-coréenne sont considérables, comme l'affirme le politologue Lee Sang-min, qui souligne : « C'est une période décisive pour la Corée du Sud, où la confiance des citoyens dans les institutions est mise à rude épreuve ».







