Les députés de La France insoumise (LFI) ont récemment décidé de saisir la justice en réaction à un sondage réalisé par l'Ifop sur l'islam en France, qu'ils jugent comme un outil favorisant la discrimination, la haine et la violence. Dans une déclaration faite sur le réseau social X, ils affirment que cette étude est à l'origine de plusieurs actes islamophobes observés récemment.
Ce sondage, publié le 18 novembre, a suscité de vives réactions, tant au sein de l'extrême droite qui y voit un reflet de l'"islamisation" du pays, qu'auprès de la communauté musulmane, qui le considère comme stigmatisant. Des acteurs communautaires tels que quatre conseils départementaux du culte musulman (CDCM) ont même déposé plainte contre l'Ifop auprès du tribunal judiciaire de Paris.
Les députés soulignent que l'étude en question repose sur une méthodologie contestée, générant des confusions notables entre islam et islamisme, ainsi qu'entre musulmans, islamistes et terroristes. Ils évoquent également des liens étroits entre l'Ifop et une revue peu connue, Écran de veille, dont le fondateur, Atmane Tazaghart, rejette les allégations d'une influence étrangère, insistant sur l'indépendance de leur financement.
Les critics avancent que ces liens pourraient faire partie d'une manipulation orchestrée par une puissance étrangère, en l'occurrence les Émirats arabes unis, un argument que Tazaghart refute vigoureusement. Il a également souligné que des menaces ont pesé sur l'équipe de Écran de veille après la divulgation de leur adresse par le député Paul Vannier, ce qui a entraîné une plainte pour incitation au meurtre.
Des experts en sociologie qui suivent ces dynamiques notent que les sondages sur des sujets sensibles comme l'islam en France peuvent avoir des conséquences néfastes sur le climat social. Le chercheur Édouard Louis, dans un article pour Le Monde, note que ces publications peuvent alimenter les tensions communautaires.
En réponse à ces accusations, l'Ifop a qualifié d'injustes les attaques qui cherchent à discréditer la fiabilité de leur enquête. La situation actuelle soulève des questions importantes sur la responsabilité des institutions dans la conduite de recherches sur des sujets aussi délicats.







