L'essor des concours de l'éducation : une réelle avancée ou une illusion ?

Une hausse impressionnante des candidats aux concours enseignants soulève des questions.
L'essor des concours de l'éducation : une réelle avancée ou une illusion ?
Le ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray, se réjouit de la hausse de candidats aux concours enseignants. Photo Sipa/Isa Harsin

La réforme des concours enseignants, mise en place pour répondre à la crise de recrutement, a connu un engouement inattendu avec plus de 265 000 inscriptions pour la session 2026. Cette transformation, visant à encourager les titulaires de licence et de master, a suscité des réactions diverses au sein du monde éducatif.

Le ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray, s'est exprimé sur ces chiffres, soulignant que le doublement des candidats, notamment dans le public et le privé pour les postes de conseillers principaux d’éducation et de psychologues, est un signe positif. Cependant, il avertit qu'il serait naïf de croire que cette hausse garantit un professeur dans chaque classe dès la rentrée 2027.

Certains experts, tels que Muriel Coret du SNESup-FSU, estiment que ces chiffres pourraient être trompeurs, indiquant que la structure même des concours crée un effet mécanique. Avec trois cohortes d'étudiants (L3, M1 et M2), de nombreux candidats se retrouvent en concurrence dans une double session, ce qui pourrait fausser la réalité des effectifs. « Ces statistiques, bien qu'impressionnantes, représentent davantage un changement de cadre qu'une véritable solution à la crise de recrutement », explique-t-elle.

De son côté, Caroline Brisedoux, de la CFDT Éducation, tempère son enthousiasme : « La question est de savoir combien de ces candidats vont réellement se présenter et combien resteront après leur affectation. Les conditions de travail actuelles sont un facteur déterminant dans leur fidélisation », avertit-elle. Elle souligne que les défis ne se limitent pas à attirer les candidats, mais à conserver ceux qui sont recrutés.

Les syndicalistes s'accordent à dire que la réforme pourrait être bénéfique pour la diversification de la profession. Selon Aurélie Gagnier, secrétaire générale du syndicat FSU-SNUipp, « recruter plus tôt dans le cursus permet d'attirer un public aux origines sociales variées, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la qualité de la formation ». Les étudiants doivent être encadrés par des formateurs expérimentés et l'exigence doit demeurer haute, même à un niveau bac +3.

Les deux modalités de concours (bac +3 et bac +5) coexisteront jusqu’en 2027, avec une transition prévue vers la suppression du concours à bac +5 d'ici 2028. Cette réforme, bien qu'encourageante, laisse le corps enseignant et les membres des syndicats dans l'attente de véritables améliorations concernant leurs conditions de travail et des mesures concrètes pour résoudre la crise du recrutement.

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