Des milliers de Syriens ont envahi les rues de Damas pour commémorer l'anniversaire de la chute de Bachar al-Assad, marquant un tournant dans l'histoire de leur pays. Les ferventes célébrations, jalonnées de feux d'artifice, prières et drapeaux, témoignent d'une atmosphère d'espoir inédite, observée par des journalistes de l'AFP.
« Ce qui s'est produit en un an est tout simplement incroyable », exprime Iyad Burghol, un médecin de 44 ans, en faisant référence au retour flamboyant de la Syrie sur la scène internationale. Le nouveau président syrien, Ahmad al-Chareh, ancien membre d'un groupe jihadiste, a, ces dernières semaines, parcouru les capitales régionales et internationales. Sa rencontre en novembre avec le président américain Donald Trump, un homme qui l'avait précédemment ciblé, a marqué une étape significative dans ce parcours de réinsertion.
Malgré les coups durs des années de guerre et de crise économique, la population demeure résiliente. « Pour moi, la paix civile et la sécurité sont primordiales », souligne M. Burghol. Le Monde rapportait récemment que la situation quotidienne est toujours marquée par des coupures d'électricité et d'autres difficultés économiques.
- Bâtir une Syrie forte -
La prise de pouvoir par une coalition de rebelles islamistes, qui a débuté le 27 novembre 2024, a radicalement changé la donne en Syrie. Ahmad al-Chareh, devenu président par intérim après avoir mené les forces rebelles à Damas, s'emploie à rompre avec son passé pour se concentrer sur la réhabilitation de la Syrie sur la scène mondiale. Bien qu'il ait obtenu la levée des sanctions internationales, de nombreux défis persistent, incluant la nécessaire restauration de la confiance entre les différentes communautés, un enjeu relayé par Le Figaro.
La violence intercommunautaire, principalement entre les groupes druzes et alaouites, constitue un obstacle majeur à la transition du pays. « Une unité est essentielle pour bâtir une Syrie forte, préserver sa stabilité et sa souveraineté », a déclaré le président lors des célébrations. Il a également rendu hommage aux sacrifices de ceux qui ont contribué à renverser Assad.
Lors d'une cérémonie dans la mosquée des Omeyyades, il a salué non seulement le courage des combattants, mais a aussi mis l'accent sur la nécessité de panser les blessures profondes et de construire une nation où chaque Syrien peut vivre en sécurité et en dignité, comme l'a souligné Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU.
Les célébrations ont cependant été ternies par des tensions internes. Ghazal Ghazal, un leader spirituel alaouite, a lancé un appel au boycott des festivités, plaidant contre un régime jugé oppressif. De l'autre côté, l'administration kurde, qui contrôle une portion significative du nord de la Syrie, a interdit les rassemblements en raison de l'insécurité actuelle, illustrant les défis supplémentaires qui pèsent sur ce nouveau gouvernement.
Alors que le pays se tourne vers l'avenir, la voie vers la paix et la sécurité reste semée d'embûches, mais les espoirs d'unité persistente au cœur de la population.







