L'ombre du service militaire plane à nouveau sur la France, ranimée par le discours d'Emmanuel Macron. Alors que le pays se prépare à intégrer 3 000 volontaires en 2026, suivis de 10 000 en 2030, les jeunes s'interrogent sur le sens et l'importance de cet engagement. À la caserne Saint-Nicolas de Bordeaux, des jeunes âgés de 16 à 21 ans participent déjà à des préparations militaires marines. Ce processus a pour objectif d'inculquer des valeurs comme la cohésion et l'entraide, loin de l'image stéréotypée du guerrier. Le lieutenant de vaisseau Vincent Loustaunau souligne que « 40 % des stagiaires envisagent un engagement futur ».
Des jeunes comme Hugo, 17 ans, nourrissent de véritables aspirations militaires, rêvant de devenir pilote sur un porte-avions. Leurs motivations oscillent entre esprit patriotique et désirs d'aventure, chacun cherchant un lien tangible avec l'armée. « C'est une bonne initiative », déclare-t-il. « Cela permettra d’avoir une vision plus concrète de l’armée », ajoute-t-il, mettant en lumière un désir d'interaction avec les forces armées.
Toutefois, tous ne partagent pas cet enthousiasme. Margaux, 16 ans, récemment déscolarisée, a trouvé dans le cadre militaire le support dont elle avait besoin : « Je veux servir mon pays », affirme-t-elle, bien consciente que seulement quelques milliers seront recrutés. Par contre, d'autres comme une élève de Libourne se montrent plus réservés, se demandant si ce service sera effectivement obligatoire et expriment des doutes sur leur propre volonté d'y participer, satisfaite avec l'idée d'un service volontaire.
La crainte soulevée par des conflits comme celui de l'Ukraine a du poids. Margaux, dans le groupe, confie : « Cette guerre fait peur, mais cela ne me freine pas ». Ce sentiment de danger international semble ne pas décourager ceux qui envisagent de fouler les rangs militaires.
Dans ce contexte, l’opinion des jeunes sur le retour du service militaire volontaire se diversifie, illuminant la complexité de l’engagement patriotique moderne. Les jeunes se heurtent à des sentiments contradictoires : peur, impatience et curiosité. C'est un tournant à suivre de près, alors que la France redéfinit sa notion d'engagement militaire au XXIe siècle.







