Dans une déclaration marquante, Emmanuel Grégoire, tête de liste du Parti socialiste pour les prochaines élections municipales à Paris, a affirmé qu'il n'y aura « pas d'accord avec LFI », se distanciant ainsi des Insoumis. Ce positionnement stratégique vise à rassembler la gauche autour d'un projet commun, sans l'ombre du parti de Jean-Luc Mélenchon.
Au cours d'une interview sur RTL, Grégoire, ex-premier adjoint de la maire sortante Anne Hidalgo, a exprimé sa conviction : « Je l'ai répété mille fois, il n'y aura pas d'accord avec LFI. Nous allons gagner sans eux, qui seront sous la barre des 10 % au premier tour. » Cette détermination s'inscrit dans un cadre plus large où il a, mercredi, annoncé un accord avec David Belliard, représentant des écologistes, et Ian Brossat, des communistes, pour former une seule liste de gauche au premier tour des élections de mars 2026, tout en écartant Horizons, soutenu par Renaissance.
Bien que des tensions demeurent, Grégoire a temporairement laissé la porte ouverte à d'autres discussions, mais se montre résolument sceptique quant à la participation de LFI. Cela reflète une divergence idéologique majeure avec Sophia Chikirou, cheffe de file des Insoumis parisiens, qu'il a critiquée pour ses propos jugés homophobes et ses positions sur la transition écologique qui ne résonnent pas avec son projet.
« Je désire plus que jamais construire un rassemblement solide qui permettra aux électeurs de gauche de se mobiliser face à la droite, représentée par des figures comme Rachida Dati », a-t-il insisté. Loin d'un soutien inconditionnel à sa prédécesseure Hidalgo, il a récemment évoqué son souhait, « à titre personnel », de vendre le Parc des Princes, soulignant un besoin pressant de renouvellement des méthodes au sein du Conseil de Paris.
L'absence de soutien manifeste d'Hidalgo a été une source de tristesse pour Grégoire, mais il estime que cela a renforcé sa détermination. « Son absence de soutien m’a fait de la peine, mais cela m’a également donné de la force », a-t-il conclu.
Cette dynamique vers une gauche unie et au-delà des dissensions internes pourrait donner à Emmanuel Grégoire une nouvelle légitimité, et marquer un tournant dans la politique parisienne. Selon plusieurs experts, cette tendance vers des alliances non conventionnelles pourrait s'étendre à d'autres élections à venir. La question reste ouverte : la gauche parviendra-t-elle à effacer les clivages qui l’ont tant affaiblie ?







