À Bruxelles, lors d'un sommet de l'Union européenne, Emmanuel Macron a réaffirmé son refus catégorique de signer l'accord commercial entre l'UE et le Mercosur dans sa version actuelle. Le président français a exprimé son soutien aux agriculteurs en lutte, soulignant que les conditions posées par la France n'étaient pas satisfaites : "Ce traité ne peut pas être signé tant que des garanties sanitaires et environnementales strictes ne sont pas mises en place," a-t-il déclaré.
Macron a précisé que son principal objectif était de reporter le vote envisagé cette semaine par la Commission européenne, qui souhaite obtenir un feu vert pour cet accord tant attendu. Il a mis en lumière la pression exercée par les agriculteurs et la quasi-unanimité politique qui s'oppose au traité, soulignant : "Si on veut passer en force sans avoir la clarté sur les conditions demandées par la France, nous nous opposerons," a-t-il prévenu.
Des garanties indispensables
Le président insiste sur la nécessité de "clauses de sauvegarde", un mécanisme permettant d'arrêter l'importation de produits agricoles si cela entraîne une déstabilisation des marchés. Bien que la Commission européenne ait proposé des avancées, Macron a clarifié que les avancées étaient insuffisantes et que la France n'était "pas encore prête". Le chef d'État a donc appelé à un respect mutuel et à une réciprocité en matière de normes sanitaires.
Cette position de Macron est soutenue par de nombreux syndicats d'agriculteurs qui craignent que cet accord n'affecte négativement l'industrie alimentaire française. Pour la Coordination rurale, le coût social et environnemental doit être mis en avant. Des experts évoquent également les risques de dilution des standards environnementaux européens face à des produits en provenance d'Amérique du Sud, souvent moins réglementés.
Une opposition ferme et réfléchie
En anticipant une réaction populaire, Emmanuel Macron a affirmé : "Nous ne pouvons pas sacrifier nos agriculteurs. Ce n’est pas sérieux." Cette déclaration reflète une prise de conscience croissante parmi les décideurs politiques européens que l'agriculture doit être protégée dans le cadre de tout accord commercial. Toutefois, le chemin vers une solution satisfaisante reste semé d'embûches.
Le débat sur le Mercosur est révélateur de tensions plus larges entre protection des industries locales et nécessité d'accéder à de nouveaux marchés. Un équilibre délicat qu'il incombe aux leaders européens de trouver, tout en restant attentifs aux attentes de leurs citoyens et de leurs agriculteurs. À mesure que les discussions se poursuivent, les yeux de l’Europe restent tournés vers ce dossier sensible.







