Dans un entretien accordé au Monde, Xavier Bertrand exprime des réserves claires vis-à-vis de l'idée d'une "union des droites".
Le président de la région des Hauts-de-France souligne que ce concept ne serait, selon lui, qu'une façade masquant une subordination de la droite classique à des idéologies plus extrêmes. Il avertit que s'associer avec le Rassemblement national (RN) nuirait à l'identité même des Républicains (LR). Dans ses propres mots, il déclare : "Singer l'extrême droite, c'est nourrir ce que l'on prétend combattre. Cela nous condamne à l'effacement".
Sa critique s'est également portée sur certains leaders au sein de son parti, comme Bruno Retailleau, qui avaient recommandé de ne pas voter pour la gauche lors d'élections partielles remportées par le RN. Bertrand soutient qu'il aurait été plus judicieux de dire "Pas une voix pour le candidat soutenu par le RN". Cette déclaration marque une volonté de marquer une ligne de fracture plus claire entre le RN et la droite républicaine.
Alors que de nombreux responsables LR optent pour une ligne de conduite "ni LFI ni RN", Bertrand propositionne une alternative audacieuse : "ni RN ni LFI". Cette position est d'autant plus intéressante dans le contexte où des figures comme Nicolas Sarkozy et François Fillon expriment des avis opposés en se prononçant contre le front républicain. Bertrand, tout en refusant de se laisser intimider par la montée du RN, insiste sur le fait que cette obsession n'est pas la solution. Il affirme que le RN peut être combattu par un retour à des valeurs fondamentales et une base programmatique solide.
Il rejette également l'idée de participer à une primaire élargie qui impliquerait des figures comme Gérald Darmanin et Sarah Knafo, que son collègue Laurent Wauquiez souhaite organiser. En outre, sur la scène médiatique, il critique la couverture insuffisante accordée à ses idées, tout en affirmant croire au pluralisme et à la nécessité d'une réforme de l'audiovisuel public.
