Le mouvement des Gilets jaunes, qui a éclaté en 2018, semble avoir laissé une empreinte indélébile sur le paysage social français. Pour ne pas oublier cette période charnière, le collectif citoyen mené par Yves Castera a organisé une exposition des cahiers de doléances, véritables témoins d’une époque révolue mais toujours actuelle.
Ces documents, mis en place dans les mairies pour recueillir les griefs et attentes des citoyens, témoignent d’un désir profond de démocratie. Selon Yves Castera, « c’était un moment de pure démocratie, où chacun pouvait librement s’exprimer ». Cependant, après avoir été centralisés par les préfectures, ces cahiers ont été stockés à la Bibliothèque Nationale de France, puis aux Archives nationales, avant d’être récemment restitués aux Archives départementales. François Giustiniani, directeur des Archives, souligne l'importance de sécuriser ces documents historiques et de les rendre accessibles au public.
Depuis mars, plusieurs membres du collectif ont entrepris de synthesiser près de 300 cahiers. Dans ces pages, on retrouve un large éventail de revendications allant des préoccupations personnelles aux réflexions politiques et philosophiques. Les thèmes récurrents incluent le manque de démocratie, la justice fiscale, et l’accès aux services publics en milieu rural. Castera mentionne que « ce sont les voix des invisibles qui se font entendre à travers ces cahiers ». Ces ressentis offrent un condensé des défis sociaux que la France continue d’affronter.
Une conférence-débats accompagnait l’exposition, incluant la projection d’un film réalisé par Fabrice Dalongeville, maire d’Auger-Saint-Vincent. Cette initiative a réuni des élus locaux, soulignant que le mouvement des Gilets jaunes ne se limite pas à l’occupation des ronds-points, mais comporte une riche dimension d’engagement citoyen. Selon Giustiniani, l’intérêt croissant pour ces cahiers souligne que le mouvement demeure vivant, et que les préoccupations qu’il a soulevées n’ont pas disparu.
Ces cahiers des Gilets jaunes rappellent que la lutte pour la justice sociale et l’implication citoyenne sont des questions essentielles, restées au cœur des préoccupations des Français. Au-delà de leur valeur historique, ils offrent une réflexion nécessaire sur l’évolution de notre démocratie et l’importance d’écouter chaque citoyen.







