Les nuits sont parfois peuplées de terreurs nocturnes, et les journées plombées par des brusques éclats de colère. Des femmes courageuses, épouses de militaires des forces spéciales, partagent leur réalité, marquée par les cicatrices invisibles laissées par des combats lointains.
Marie et Graziella, par exemple, vivent sous l’ombre d’un passé militaire, entre secrets et douleurs muettes. « Nous avons dû apprivoiser cette nouvelle réalité. Parfois, je demande à mes enfants d’être silencieux, car le bruit les dérange », confie Marie, faisant allusion aux souvenirs qui hantent son mari, souvent pris de panique en milieu fréquenté.
Ce phénomène, bien connu des familles de militaires, trouve son origine dans les troubles du stress post-traumatique (TSPT) qui touchent près d’un quart des soldats ayant servi en zones de conflit, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Graziella se souvient : « Mon mari a été gravement blessé au Mali en 2016. Bien qu’il ait eu la chance d'accepter son état rapidement, beaucoup d’autres n'ont pas cette opportunité. »
Ces épouses, bien que fortes, ressentent l'angoisse de voir leur partenaire sombrer. « Lors d’un rassemblement familial, j'ai vu mon mari s’effondrer en larmes sans raison apparente. Comment expliquer cela aux enfants ? » s’inquiète Graziella. Les défis deviennent quotidiens lorsque le chaos du passé s’invite au sein du foyer, transformant les moments de joie en souvenirs tristes.
Pascal Rossini, ancien militaire et président de l’association Faire Face et Résilience, souligne le manque d’accompagnement pour ces soldats déchus. « Les structures de soutien sont souvent insuffisantes. Quand un soldat est blessé, il voit son monde s’effondrer. » Les histoires partagées par ces femmes mettent en lumière l'importance d'une prise en charge adaptée. Des dispositifs tels que des cellules de soutien psychologique existent dans certains régiments, mais leur mise en œuvre est souvent complexe et inégale.
Les épouses de forces spéciales appellent à une meilleure reconnaissance de ces blessures invisibles. Le besoin de soutien pour les familles est essentiel, tout comme l'ouverture d'un dialogue sur ces réalités souvent ignorées par la société. « Ils sont formés à gérer des situations extrêmes, mais cette compétence devient inutile dans la vie de tous les jours », conclut Marie. Ces témoignages poignants restent un appel à la compassion et à l’empathie envers ceux qui servent.







