Après la Seconde Guerre mondiale, l'industrialisation de l'agriculture a mis en péril de nombreuses races animales en France, y compris celles de Bretagne. Cependant, grâce à l'engagement de fermiers et de chercheurs, quatorze races locales se redressent sur ce territoire riche en histoire.
Des personnalités telles que Jean-Pierre Le Peillet, passionné d'élevage traditionnel, soulignent l'importance de ces races pour la culture bretonne. « Chaque race a une histoire, et chaque éleveur est un gardien de ce patrimoine », déclare-t-il. Parmi ces trésors, la vache Bretonne Pie Noir, aujourd'hui revitalisée, était en voie d'extinction dans les années 1970, avec seulement 15 000 spécimens. Aujourd'hui, les efforts de conservation ont permis de faire remonter ce nombre à environ 3 500, et les initiatives continuent de croître.
Les races comme l'Armoricaine et la Froment du Léon, connues pour leurs produits laitiers uniques, font également partie de cette renaissance. En 1934, l'Armoricaine comptait 328 000 femelles, un chiffre dramatique tombé à 47 en 1980, puis rehaussé à 1 452 aujourd'hui. Des programmes de sensibilisation et de promotion des circuits courts, portés par des organisations comme Bretagne.bzh, permettent de redécouvrir le goût authentique de ces produits locaux.
Des chercheurs de l'Institut de l'Elevage ajoutent que cette résilience ne se limite pas à la survie des espèces. Elle est également synonyme de diversité biologique essentielle pour l'avenir agricole. « Chaque race est adaptative à son environnement », explique Dr. Hervé Le Roy, expert en génétique animale. « En préservant ces races, nous assurons la diversité alimentaire et la durabilité de nos pratiques agricoles ».
En somme, la Bretagne, avec ses quatorze races vivantes, est un exemple inspirant de préservation de la biodiversité tout en renforçant les liens avec les traditions. Comme conclut Le Peillet : « C'est un retour aux sources qui nourrit non seulement notre assiette, mais aussi notre identité. »







