Trois individus sont jugés en comparution immédiate ce vendredi au tribunal correctionnel de Nantes, soupçonnés d'avoir orchestré un vaste réseau de livraison illicite par drones à destination de plusieurs détenus. Les investigations ont révélé des remises clandestines d’objets dans le centre pénitentiaire de Nantes mais aussi dans de nombreuses autres maisons d'arrêt et centres de détention dans les départements environnants.
En avril, le directeur du centre carcéral avait déjà alerté les autorités concernant une hausse inquiétante des survols de drones à proximité de l’établissement. Un télépilote, qui communiquait avec des détenus via un compte Snapchat, était chargé d’acheminer divers objets, notamment des téléphones, des produits stupéfiants et potentiellement des armes, a précisé le procureur de la République, Antoine Leroy. Une enquête pénale a été ouverte par le parquet au printemps dernier.
Des livraisons audacieuses :
Les enquêteurs ont recensé pas moins de 464 survols de drones entre février et décembre 2025. Selon le procureur, des cargaisons étaient larguées par drone durant la journée, tandis que la nuit, d'autres colis étaient insérés dans des chaussettes pour être livrés directement aux fenêtres des cellules. Des fouilles menées dans les établissements ont révélé la confiscation de 100 téléphones portables, 31 cartes SIM et 3 kg de narcotiques tels que le cannabis, la cocaïne, l'héroïne et des amphétamines. De plus, 11 drones ont été récupérés lors de tentatives de livraison ratées.
Une opération massive :
Les suspects auraient fréquenté les abords de plusieurs maisons d'arrêt, arrivant avec des véhicules de luxe pour y livrer quotidiennement drogue, téléphones portables et autres équipements technologiques interdits, voire des armes blanches. Le 5 décembre, une opération coordonnée par la compagnie de Nantes a conduit à l’arrestation de trois individus. Lors des perquisitions effectuées à leur domicile et dans leurs véhicules, la police a découvert un drone, trois télécommandes, des batteries, des couteaux, ainsi qu'une somme de 12 000 euros en espèces. Un pistolet de calibre 45 mm et des centaines de cartouches ont également été trouvés, renforçant la gravité de la situation.
Les accusés, un homme de 27 ans, son complice de 24 ans et la mère de ce dernier âgée de 54 ans, ont été présentés à la justice pour répondre des multiples infractions relevées contre eux. Ce cas met en lumière l'utilisation croissante des drones pour contourner les mesures de sécurité dans les prisons, un phénomène qui commence à préoccuper les autorités françaises selon des experts en sécurité pénitentiaire, qui indiquent que des solutions technologiques doivent été envisagées pour contrer ce fléau croissant.







