Un incident tragique a touché le collège Champollion à Dijon, ravagé par un incendie dans la nuit de vendredi à samedi. Ce sinistre a suscité une vive inquiétude parmi les parents des élèves et révèle des liens potentiels avec des représailles liées à un trafic de drogue, comme l'indique le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez.
En visite sur les lieux lundi, aux côtés du ministre de l'Éducation Édouard Geffray, Nuñez a qualifié cet incendie de « vendetta » dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic. Les deux ministres ont rassuré les parents, promettant que l'État ne cédera pas aux intimidations et que les élèves seront de retour en classe dès que possible, soit après les vacances de Noël, soit dans des établissements voisins.
Une maman, Nadia, a témoigné de l'angoisse de son fils de 11 ans, très affecté par la destruction de son collège. « Il est encore petit », a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il était « au bord des larmes » en apprenant la nouvelle. Ce sentiment d'incertitude pèse sur de nombreuses familles dans ce quartier sensible des Grésilles, déjà marqué par des incidents similaires.
Une origine volontaire très vraisemblable
Le procureur de la République, qui a qualifié l'origine volontaire de l'incendie de « très vraisemblable », a signalé des « départs de feu simultanés ». Aucune arrestation n’a encore eu lieu, mais le ministre a évoqué des opérations récentes contre des réseaux de trafiquants dans le même quartier, où « sept têtes d’un réseau » ont été appréhendées. Cela soulève la question de représailles dans un contexte où le trafic de drogue est omniprésent.
Les ministres ont aussi exprimé leur engagement à poursuivre leur combat contre le narcotrafic. « Ici comme partout en France, nous menons une guerre contre ce fléau », a déclaré Nuñez, ajoutant que ces actes de violence s’attaquent à l’éducation et à l’avenir des jeunes.
L’école, lieu de refuge et d'espoir
Les mères de famille, pour leur part, regrettent la violence de la situation. « C’est inadmissible, on a brûlé un lieu sacré », a déclaré une autre maman présente, rappelant que ce n'était pas le premier incident du genre dans leur quartier. Selon elle, ces attaques s’en prennent non seulement à des bâtiments, mais à l'espoir de nombreux enfants de sortir de leurs conditions de vie difficiles.
Le ministre Geffray a souligné l'importance de l'école dans la société : « En attaquant une école, on s’en prend à ce qui permet aux autres de s’en sortir ». Malgré les dégâts, le collège rouvrira, et les autorités locales s’engagent à ne pas laisser le trafic de drogue dominer le quotidien des habitants, comme l'a également affirmé François Sauvadet, président du conseil départemental de la Côte-d'Or.
Alors que le collège reste fermé pour plusieurs mois de travaux, cette situation met en lumière non seulement les défis de l'éducation dans les quartiers sensibles, mais aussi la nécessité d'un soutien communautaire et institutionnel pour contrer les effets dévastateurs du narcotrafic.







