Alors que l'espérance de vie des Français avait connu une hausse constante jusqu'au début des années 2000, la tendance semble avoir changé. Une étude publiée par l'Insee indique que, sur les huit dernières années, l'augmentation de l'espérance de vie a été négligeable, atteignant seulement +0,2 an pour les femmes (85,4 ans) et +0,6 an pour les hommes (79,3 ans) entre 2012-2016 et 2020-2024. À titre de comparaison, cette progression avait été bien plus significative entre 2004 et 2014, avec une hausse de 1,5 an chez les femmes.
Selon l'Insee, "l'impact de la pandémie de Covid-19 et le décès accru de générations nées entre 1941 et 1955, souvent liées à des maladies de mode de vie, contribuent à ce plateau inquiétant."
Les inégalités s'accentuent également selon les niveaux de revenus. Les femmes les plus fortunées ont une espérance de vie supérieure de 9 ans par rapport aux 5% les plus modestes. Chez les hommes, cet écart grimpe à 13 ans, avec un constat frappant : les femmes aisées vivent en moyenne 17 ans de plus que leurs homologues masculins des classes les plus défavorisées.
À 50 ans, un homme modeste a un risque de décès sept fois supérieur à celui d'un homme aisé, tandis que pour les femmes, ce rapport est de six fois à 55 ans. Ces chiffres mettent en lumière l'énorme disparité entre les classes sociales.
Une analyse plus détaillée révèle que les personnes des deux premiers quintiles de revenus voient leur espérance de vie diminuer, tandis que ceux du sixième quintile et au-delà profitent d'une amélioration notable. Par exemple, un homme touchant autour de 1.200 euros par mois pourrait gagner +0,8 an d'espérance de vie avec chaque augmentation de 100 euros, alors qu'environ 3.000 euros par mois n'offrent qu'un gain marginal de 0,1 an selon l'Insee.
Ces inégalités posent des questions cruciales sur la santé publique et l’accès aux soins, incitant à réfléchir sur l'importance d'une politique sociale inclusive pour réduire ces disparités. Des experts soulignent que l'augmentation des habitudes de consommation nocives, notamment le tabac et l'alcool, parmi les générations plus âgées, accentue le problème, comme l'indique le rapport de France Stratégie. Ces disparités ne sont pas seulement une question de statistiques, mais un véritable enjeu de lutte pour l’équité en matière de santé en France.







