Le mécontentement des agriculteurs grandit face à la gestion sanitaire de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui a conduit à l'abattage de troupeaux affectés. La Confédération paysanne dénonce une approche jugée "plus effrayante que la maladie elle-même" et appelle à une série de blocages sur le territoire, avec une mobilisation prévue jusqu'à dimanche.
Ce vendredi 12 décembre, des agriculteurs ont pris d'assaut l'A64 à la hauteur de Carbonne, plaçant leurs tracteurs sur la route et installant un campement pour passer la nuit. "Ce soir on sera là, demain matin on sera là", a déclaré Jérôme Bayle, une figure emblématique de ce mouvement. Outre Carbonne, des blocages ont également été organisés sur la rocade d'Auch et sur la RN20 près de Tarascon-sur-Ariège, renforçant la pression sur le gouvernement.
À l'heure actuelle, la préfecture de Haute-Garonne a confirmé un nouveau cas de DNC, portant à quatre le nombre de départements touchés en Occitanie. Face à cette situation, le gouvernement a récemment élargi les zones de vaccination obligatoire pour tenter de maîtriser la propagation de la maladie. Cependant, cette gestion a suscité des critiques virulentes de la part de nombreux agriculteurs et syndicats, qui plaident pour une vaccination généralisée plutôt que des abattages.
Bertrand Venteau, président de la Coordination rurale, souligne l'urgence d'agir : "Il faut continuer à manifester pour faire valoir la nécessité d'une vaccination de masse." Pourtant, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, reste ferme, affirmant que "l'abattage est la seule solution pour sauver la filière". Son discours contraste avec celui des manifestants, qui voient cette méthode comme une tragédie pour l'élevage local. Ce vendredi, les services vétérinaires ont commencé à abattre 207 vaches touchées, accompagnés de gendarmes mobiles, pour assurer la sécurité de l'opération.
Les agriculteurs ne semblent pas prêts à céder. Les rallyes et les blocages continueront tant que leurs demandes – fin de l'abattage total et vaccination élargie – ne seront pas entendues. Comme le rappelle Philippe Éccleston, éleveur dans la région, "les abattages ne résolvent rien ; au contraire, ils minent un peu plus notre avenir." Les syndicats demandent une réflexion approfondie sur les solutions alternatives à l'abattage, tout en alertant le gouvernement sur l'indispensabilité de protéger la filière bovine française face à cette crise.







