Trois semaines après des inondations catastrophiques ayant coûté la vie à plus de 1 000 personnes, la détresse des sinistrés en Indonésie ne fait que croître. Malgré les efforts déployés par le gouvernement, la lenteur des secours suscite une frustration palpable parmi les centaines de milliers de victimes. Les appels à l'aide internationale se multiplient, illustrant l'urgence de la situation.
Dans le village de Pendigam, en province d'Aceh, Nurlela Agusfitri, ancienne commerçante, fait face à une réalité dévastatrice. Elle traverse des champs de débris et d'arbres déracinés, témoignant de la destruction causée par les crues. "Tout a été emporté par les eaux. Où vais-je aller maintenant ?", s'interroge-t-elle, en larmes, visiblement accablée par la perte de son foyer.
Au fil des jours, le bilan des inondations s'est alourdi, avec 1 030 morts et 205 disparus, touchant également plusieurs provinces dans l'île de Sumatra. Des manifestations ont eu lieu à Banda Aceh, où des étudiants et des membres de la société civile ont exprimé leur mécontentement, brandissant des pancartes réclamant la déclaration d'une catastrophe nationale. Cette déclaration permettrait d'accéder à l'aide internationale et à un soutien logistique renforcé.
Cependant, le président indonésien, Prabowo Subianto, reste ferme sur sa position, affirmant que l'Indonésie possède les ressources nécessaires pour gérer la situation. "Nous avons mobilisé des ressources. La situation est sous contrôle," a-t-il déclaré, bien qu’il ait reconnu l'importance de créer un groupe de travail pour superviser les efforts de reconstruction.
Face à cette détermination, des experts, comme Surya Firdaus de l'ONG Beulangong Raja Aceh Foundation, appellent à la coopération internationale. "Il est temps de mettre de côté l'orgueil et d'accepter l'aide étrangère. Les priorités doivent être les victimes, pas les ego," a-t-il ajouté, soulignant l'urgence de la situation.
En parallèle, le gouvernement provincial d'Aceh sollicite le soutien des Nations Unies, faisant appel à leurs agences spécialisées, telles qu’UNICEF, qui a déjà confirmé l'analyse des besoins prioritaires pour aider les sinistrés. Sara Ferrer Olivella, représentant du PNUD, a également indiqué que leur évaluation des besoins des communautés touchées est en cours.
Pour Nurlela, chaque jour sans aide est une incertitude. "Si aucune aide gouvernementale ne parvient, nous sommes perdus. Même si une aide pour un logement vient, nous n'avons plus de terre pour y vivre," conclut-elle, illustrant le désespoir de milliers de personnes dans sa situation.







