Ronan Dantec, sénateur écologiste de Loire-Atlantique, fait entendre sa voix critique au sein de la gauche. Avec la publication de son nouveau manifeste, il cherche à redéfinir le concept de social-écologie, un projet visant à reconquérir les classes moyennes et populaires. « La gauche doit inclure tout le monde, pas seulement les électorats urbains ou précaires », affirme Dantec. Cette nouvelle perspective rompt avec l'approche traditionnelle des partis de gauche, qui, selon lui, ont négligé ces classes au profit d'une alliance centrée sur l'élite urbaine.
Ronan Dantec n'hésite pas à remettre en question ses alliés, les socialistes, ainsi que son ancien parti, Europe Écologie – Les Verts. Dans une analyse franche, il évoque le mépris dont ont été victimes les classes populaires. Historiquement, des évènements locaux tels que les carnavals fédéraient les mouvements de gauche ; aujourd'hui, cette connexion semble perdue. Il déplore que la gauche ait déserté des initiatives essentielles comme l'éducation populaire et appelle à ne pas opposer des activités culturelles variées, allant d'expositions artistiques à des spectacles de rue.
« Ne laissons pas le karaoké et Joe Dassin au Rassemblement National », s’insurge-t-il, soulignant que la culture populaire devrait faire partie intégrante des projets de gauche. Dans un monde où les identités sont souvent renforcées par des étiquettes politiques, Dantec prône une approche plus inclusive, plaçant l'humain au centre des préoccupations.
Les réactions à son manifeste viennent de diverses rives politiques. Par exemple, des experts en sociologie politique soulignent que la redynamisation de la gauche est impérative pour lutter contre l'ascension des partis populistes. Certains militants applaudissent cette initiative, espérant que cela encouragera un renouveau dans la connexion avec les territoires et les citoyens. Selon une récente étude de l'Institut Français d'Opinion Publique (IFOP), une majorité de Français serait favorable à une gauche unie et accessible.
Ce manifeste, qui invite le public à contribuer jusqu'en février 2026, sera finalisé lors d'un événement prévu le 11 avril. Dantec espère, par cette démarche participative, ressusciter une dynamique de gauche qui parle à tous les Français, et non seulement à une élite. C'est un défi ambitieux mais nécessaire, dans un pays où les clivages s'accentuent et où le besoin d'unité est plus crucial que jamais.







