La commission d’enquête sur la neutralité de l'audiovisuel public, qui s'est tenue le 4 décembre, a levé le voile sur des pratiques controversées au sein de France Télévisions. Nacer Meddah, président de la troisième chambre de la Cour des comptes, a dû faire face à des questions pressantes de Charles Alloncle, rapporteur de la commission, concernant des mails envoyés par France Télévisions.
Selon des informations relayées par le Journal du dimanche, la direction de France Télévisions aurait tenté à plusieurs reprises de retarder la publication d’un rapport qui aurait émis des critiques sévères à l’encontre de la présidence de Delphine Ernotte, reconduite pour un troisième mandat en mai 2025.
Lors de la séance, Alloncle a souligné un mail qui aurait été adressé par le secrétaire général de France Télévisions à deux parlementaires, suggérant de repousser la date de réception du rapport. Le député a cité les préoccupations évoquées dans le mail, selon lesquelles un rapport publié avant la reconduction d’Ernotte aurait pu perturber le débat public et créer une forme d’insécurité.
Face à ces allégations, Nacer Meddah a donné des réponses évasives, insistant sur l'indépendance de la juridiction. Il a cependant précisé l'importance d'un rapport final non altéré, affirmant n'avoir rien décalé malgré les pressions apparentes.
Des finances préoccupantes pour le service public
Le rapport en question, publié en septembre 2025, fait état d’une situation financière critique. Ce document de 166 pages souligne une dégradation préoccupante des finances de France Télévisions, avec un déficit cumulé atteignant 81 millions d'euros entre 2017 et 2024. La situation très préoccupante des capitaux propres a suscité des inquiétudes quant à l’avenir même de l'entreprise, laissant entrevoir la possibilité d'une dissolution si aucune aide financière n'était apportée par l'État.
Cette dynamique soulève des interrogations quant à l’avenir de l’audiovisuel public français, alors que le gouvernement devra prendre des décisions cruciales pour garantir sa pérennité. Des experts en médias soulignent que ce débat sur la transparence et la gestion est essentiel pour restaurer la confiance du public envers les institutions.







