Tom Collen-Renaux, magistrat de seulement 26 ans, se présente comme le candidat du Rassemblement National (RN) pour les élections municipales de 2026 à Amilly, dans le Loiret. Sa situation, à la fois en tant que juge administratif au tribunal de Melun et homme politique, suscite de vives réactions dans le milieu judiciaire. Des avocats et des représentants du syndicat Justice Administrative Collective et Indépendante (Jaci) alertent sur un éventuel conflit d'intérêts concernant les affaires de droit des étrangers dont il a la charge.
Depuis sa prise de fonction en juillet 2024, Collen-Renaux a pris des décisions dans une dizaine de cas liés aux étrangers, toutes culminant en rejets, selon les informations rapportées par Street Press. Dans un contexte où les juges doivent faire preuve d'impartialité, les inquiétudes se renforcent face à son affiliation politique. Les craintes exprimées touchent la capacité des justiciables étrangers à obtenir une décision juste et équitable.
La législation française autorise les juges administratifs à se porter candidats à des élections locales, à condition de respecter une certaine éthique. Collen-Renaux a affirmé avoir informé sa hiérarchie de son engagement politique. Il maintient de son côté qu'il reste impartial dans ses décisions, en se prévalant d'une réputation professionnelle solide et d'avis favorables de la part de ses supérieurs, comme le rapportent plusieurs médias.
Des antécédents similaires et des plaintes potentielles
Ce n'est pas la première fois qu'un mélange des genres engendre des controverses. Un événement récent a vu le juge assesseur Thomas Toussaint exclu de la Cour nationale du droit d'asile suite à des révélations concernant ses engagements politiques, augmentant ainsi la méfiance dans le milieu judiciaire. Tom Collen-Renaux, quant à lui, envisage de porter plainte pour diffamation contre Street Press et Jean-Luc Mélenchon, qui a relayé ces préoccupations via les réseaux sociaux.
Les implications de cette double casquette susciteront indéniablement un débat plus large sur l'impartialité du système judiciaire en France. Alors que la montée des inquiétudes autour des décisions liées au droit des étrangers se poursuit, les appels à une plus grande transparence et à des réformes dans ce domaine se font entendre avec force, comme l'a souligné le site d'information Mediapart.







