Lors de sa visite à Marseille, Emmanuel Macron a été accueilli par des annonces d'importantes initiatives dans la lutte contre la corruption, notamment avec la mise en place d'une cellule anticorruption, une première en France. Le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, a souligné l'importance de cet organe pour lutter contre les infiltrations des narcotrafiquants au sein des institutions judiciaires, de la police et des douanes.
"Le narcotrafic ne se contente plus de défier nos institutions, il essaie désormais de s'y insinuer", a déclaré Bessone, soulignant que le financement massif des réseaux criminels constitue une menace pour l'intégrité des agents d'État.
Cette cellule, opérationnelle depuis le 6 octobre, est composée de deux magistrats et est rattachée à la section économique et financière du parquet de Marseille. Son objectif principal : centraliser et traiter les affaires de corruption concernant non seulement des policiers et des gendarmes, mais aussi des agents pénitentiaires et des élus.
« Il est vital d’adopter une approche systémique pour réagir à ce problème croissant », a ajouté le procureur. Il a également insisté sur le rôle crucial de la collaboration entre la cellule anticorruption, l'IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) et divers services de renseignement, afin de démanteler les tentatives de corruption au sein des forces de l'ordre.
Cette initiative fait écho à des préoccupations émergentes sur l'infiltration des narcotrafiquants dans des secteurs sensibles. D’après une étude publiée par Le Monde, les narcotrafiquants peuvent efficacement corrompre des agents à tous les niveaux, allant des dockers aux magistrats. "Nous devons agir avant qu’il ne soit trop tard", a averti un expert en criminologie de l'Université d'Aix-Marseille, affirmant que ces mesures pourraient représenter un tournant dans la lutte contre la corruption liée au narcotrafic.
Marseille, souvent en première ligne des enjeux liés au narcotrafic en France, se voit ainsi transformée en laboratoire de la lutte contre la criminalité organisée. Les autorités espèrent que la cellule anticorruption contribuera à restaurer la confiance du public dans les institutions judiciaires.







