Emmanuel Macron s'apprête à entamer une visite d'État en Chine, une mission délicate marquée par la guerre en Ukraine. Alors que les conflits persistent, la France espère convaincre Pékin de reconsidérer son soutien à Moscou, un défi jugé complexe par les experts.
Durant cette rencontre, Xi Jinping pourrait rester ferme sur sa position, malgré les plaintes européennes concernant le soutien militaire et économique que la Chine accorde à la Russie. Paris, confronté à l'invasion d'un voisin européen par Vladimir Poutine, privilégie toutefois ses relations économiques avec le géant asiatique.
Bien que Pékin n'ait pas fourni d'armement direct à Moscou, elle écoule un large éventail de composants et matières premières critiques. Par ailleurs, l'achat de combustibles fossiles à la Russie alimente considérablement l'effort de guerre, soulignent plusieurs analystes, notamment Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Celui-ci affirme que "la Chine souhaite éviter une défaite de Poutine".
Dans ce contexte, l’Élysée reste réaliste concernant les aspirations de Macron. L'approche diplomatique vise à persuader la Chine d'exercer son influence sur le Kremlin, et d'encourager une cessation des hostilités. Cependant, la dynamique actuelle semble favoriser Beijing, qui profite des perturbations économiques engendrées par le conflit.
Des sources affirment qu'une relation de dépendance a vu le jour entre la Russie et la Chine, bénéfique pour les deux. Pendant que les Européens sont affaiblis, les États-Unis sont contraints de recentrer leurs priorités, diminuant ainsi leur pression à l'égard de Pékin, ce qui ne déplaît pas à la Chine.
Au final, cette visite pourrait ne pas changer la donne, mais elle souligne l'importance des alliances et des interactions internationales dans un monde de plus en plus polarisé.







